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Un nouveau zodiaque complet découvert au temple d’Esna

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Une équipe de restaurateurs du Conseil Suprême des Antiquités (CSA) a mis au jour l’ensemble des signes du zodiaque gravés et peint sur le plafond de la salle sud du temple d’Esna, ainsi que des scènes de divinités et d’animaux révélées pour la première fois sur les murs.

Cette découverte a eu lieu lors du projet d’enregistrement, de documentation et de restauration du temple d’Esna, mené par la mission archéologique égypto-allemande.

Un ensemble complet et rare de symboles astrologiques égyptiens anciens a été découvert dans le temple d’Esna, à Louxor, dans le sud de l’Égypte.

« Les représentations du zodiaque sont très rares dans les temples égyptiens », a déclaré le professeur Christian Leitz, égyptologue de l’Université de Tübingen qui a travaillé sur le projet, dans un communiqué de presse. Il s’agit ici d’un des trois ensembles complets de signes du zodiaque ancien découverts dans les temples égyptiens, ajoute le Dr Daniel von Recklinghausen, égyptologue de Tübingen qui a travaillé sur le projet.

Hisham El-Leithy, chef de l’équipe d’experts égyptiens, explique que le zodiaque représente les douze signes astrologiques, du bélier au poisson, ainsi que des images des planètes Jupiter, Saturne et Mars. Il représente également certaines étoiles ou constellations utilisées par les anciens Égyptiens pour mesurer le temps et le cycle des saisons.

Christian Leitz, chef de la mission côté allemand, a déclaré qu’un certain nombre de signes représentant des divinités égyptiennes et des animaux, notamment des serpents et des crocodiles, ont également été découverts sur les parois de la pièce.

La construction du temple d’Esna a commencé sous le règne du pharaon Ptolémée VIII en 186 av. J.-C et fut terminé environ 400 ans plus tard sous le règne de l’empereur romain Claude. Le temple est composé d’une salle hypostyle qui comprend 24 colonnes comportant des représentations des rois ptolémaïques.

L’année dernière, des experts égypto-allemands ont aussi découvert des images de 46 vautours disposés en deux rangées sur le plafond, partant du fond du temple d’Esna jusqu’à la porte d’entrée. “Il s’agit de représentations de Nekhbet, déesse vautour de Nekheb, protectrice de la Haute-Egypte”, explique Jean-Guillaume Olette-Pelletier, égyptologue et spécialiste des dieux égyptiens. “Sa représentation dans les plafonds des temples confère un sens processionnel au lieu. L’image du dieu partant du naos au coeur du sanctuaire suit le chemin de Nekhbet pour sortir hors du temple et se révéler aux yeux des fidèles. Cet axe céleste répond ainsi à celui d’apparition des constellations dans le ciel, d’où la présence du zodiaque de part et d’autre”, ajoute l’égyptologue.

Christian Leitz explique aussi que « les représentations de zodiaque sont très rares dans les temples égyptiens », ajoutant que « le zodiaque lui-même fait partie de l’astronomie babylonienne et n’apparaît en Égypte qu’à l’époque ptolémaïque ». Les chercheurs pensent que le système des signes astrologiques et des constellations associées a été introduit en Égypte par les Grecs et est devenu populaire par la suite. « Le zodiaque était utilisé pour décorer des tombes privées et des sarcophages et avait une grande importance dans les textes astrologiques, tels que les horoscopes trouvés gravés sur des tessons de poterie », explique le Dr Daniel von Recklinghausen, chercheur à Tübingen.

Au cours de la restauration, les archéologues ont également découvert des inscriptions jusqu’alors inconnues. Les couleurs avaient été recouvertes par une épaisse couche de poussière et de suie, les préservant pendant près de 2000 ans.

Le temple se trouve à moitié enfoui sous la ville d’Esna, à 60 kilomètres au sud de Louxor en Égypte. Seul le vestibule (appelé pronaos) est aujourd’hui accessible. Mesurant 37 mètres de long, 20 mètres de large et 15 mètres de haut, son emplacement au milieu du centre-ville a probablement contribué à sa préservation et n’a jamais été utilisé comme carrière de matériaux de construction comme d’autres édifices anciens au cours de l’industrialisation de l’Égypte. Même à l’époque du général Napoléon Bonaparte, le pronaos attirait l’attention des savants car il était considéré comme un exemple de l’architecture idéal des temples égyptiens antiques. Les travaux de restauration, en cours depuis cinq ans, sont aujourd’hui financés par le Centre de recherche américain en Égypte, la Fondation de l’Égypte ancienne et la Fondation Gerda Henkel.

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