Une immersion dans la Babylone antique
Dans l’histoire de l’humanité, certaines cités ont marqué de leur empreinte les pages de notre patrimoine culturel. Parmi elles, Babylone, la majestueuse ville antique, fascine encore aujourd’hui archéologues, historiens et passionnés d’histoire. Située sur les rives de l’Euphrate, dans l’actuel Irak, Babylone a brillé par son architecture, sa culture et son pouvoir.
Reconstitution 3D
En 2013, une équipe de scientifiques et d’archéologues ont réalisé une reconstitution complète de la ville de Babylone, ses temples et monuments, à l’occasion d’une exposition exceptionnelle “La Mésopotamie ou l’invention de notre monde”. Cette exposition présentée au Musée royal de l’Ontario à Toronto, en partenariat avec le British Museum de Londres.
Vidéo © Byzantium 1200
Babylone, la majestueuse
Fondée vers 2300 av. J.-C., la cité a connu plusieurs périodes de gloire et de déclin. C’est sous le règne de Hammurabi, au 18ème siècle av. J.-C., que Babylone s’affirme en tant que puissance régionale et connaît un véritable essor. Le souverain y érige un empire fondé sur des lois, dont le fameux code d’Hammurabi, considéré comme l’un des premiers exemples de législation écrite.
Mais c’est sous le règne de Nabuchodonosor II, au 6ème siècle av. J.-C., que Babylone atteint son apogée. La ville s’agrandit et se pare de somptueux monuments, témoins de la richesse et de la grandeur de l’empire. Parmi eux, la porte d’Ishtar et les jardins suspendus, qui figurent parmi les sept merveilles du monde antique.
La porte d’Ishtar, monument emblématique de Babylone, était dédiée à la déesse Ishtar, protectrice de la ville. Elle se distinguait par ses dimensions imposantes et ses ornements en céramique bleue, représentant des animaux mythiques tels que des taureaux ailés et des dragons-serpents. Aujourd’hui, une partie de cette splendeur architecturale est exposée au musée de Pergame, à Berlin.
Porte d’Ishtar – Musée de Pergame, Berlin
Quant aux jardins suspendus, ils auraient été construits par Nabuchodonosor II en l’honneur de son épouse Amytis, qui regrettait les montagnes et les verdoyantes contrées de son pays natal, la Médie. Bien que leur existence reste sujette à débat, ces jardins, s’ils ont existé, auraient été une véritable prouesse technique. Un ingénieux système d’irrigation aurait été mis en place pour approvisionner en eau les différentes terrasses, recouvertes de plantes exotiques et d’arbres fruitiers.
Babylone était également un centre culturel et scientifique majeur. Les astronomes de la cité ont élaboré des méthodes d’observation du ciel et de prévision des éclipses qui ont durablement influencé les générations ultérieures. La civilisation babylonienne a également développé une écriture cunéiforme et une littérature riche, dont l’épopée de Gilgamesh demeure le fleuron.
Photos © Byzantium 1200
Du déclin au mythe
Malgré sa grandeur, Babylone a connu plusieurs invasions et périodes de déclin, avant d’être finalement abandonnée après la conquête musulmane au 7ème siècle apr. J.-C. Parmi les envahisseurs notables, on compte l’empereur perse Cyrus le Grand, qui s’est emparé de la ville en 539 av. J.-C., mettant ainsi fin à la dynastie néo-babylonienne. Alexandre le Grand, quant à lui, a conquis Babylone en 331 av. J.-C., et envisageait de faire de la cité la capitale de son empire avant sa mort prématurée en 323 av. J.-C.
La ville a ensuite lentement décliné sous la domination des Parthes, des Romains et des Sassanides, avant d’être finalement abandonnée au profit de Bagdad, nouvelle capitale du califat abbasside. Les vestiges de Babylone ont progressivement disparu sous les assauts du temps et des pillages, jusqu’à ce que des archéologues redécouvrent le site au 19ème siècle.
Aujourd’hui, les ruines de Babylone témoignent de la grandeur passée de la cité et de l’héritage culturel inestimable qu’elle a légué à l’humanité. Les fouilles archéologiques continuent de révéler les secrets de cette cité mythique, dont l’histoire est intimement liée à celle des grandes civilisations du Proche-Orient ancien.
Babylone demeure un symbole de la richesse culturelle, scientifique et architecturale du monde antique. Les vestiges de cette cité légendaire, aujourd’hui classée au patrimoine mondial de l’UNESCO, continuent d’inspirer et de fasciner les générations, témoignant de l’immortalité de son héritage.