Moyen OrientObjets et artefacts

Le Code d’Hammurabi : entre loi et jurisprudence babylonienne

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Le Code d’Hammurabi, souvent considéré comme le premier code de lois de l’histoire, se révèle être un fascinant hybride entre la loi écrite et la jurisprudence. Cette stèle ancienne, découverte au début du XXe siècle, et désormais exposée au Musée du Louvre à Paris, continue de captiver les historiens et juristes par sa richesse et sa complexité, reflétant la profondeur de la pensée juridique dans l’ancienne Mésopotamie.

Hammurabi, un souverain stratège et législateur

Hammurabi, le sixième roi de la première dynastie de Babylone, régna de 1792 à 1750 AEC. Son règne est marqué par des expansions territoriales significatives, transformant Babylone en un puissant empire. Hammurabi n’était pas seulement un conquérant, mais aussi un administrateur avisé et un législateur. Son code de lois symbolise son engagement à instaurer l’ordre et la justice dans son empire diversifié et en pleine expansion.

Une analyse approfondie du Code d’Hammurabi

Nature Juridique et Structure

Le Code d’Hammurabi se distingue par sa nature hybride. Il ne s’agit pas d’un code de lois au sens moderne, mais plutôt d’une collection de règles et de décisions hypothétiques. Les clauses commencent souvent par « si un homme », introduisant des situations hypothétiques plutôt que de rapporter des cas réels de jurisprudence. Cette approche laisse entrevoir une tentative précoce de systématisation du droit.

Prologue, Malédictions et Sculpture Divine

La stèle s’ouvre sur un prologue qui met en scène le roi Hammurabi recevant les lois du dieu Shamash, associé à la justice et représenté avec des attributs solaires. La stèle se conclut par une série de malédictions contre ceux qui oseraient violer ces lois. Surmontant la stèle, la sculpture montre Hammurabi face à Shamash, dont le symbole sur la tête a été partiellement détruit. 

Un Document Pionnier

Le Code d’Hammurabi, bien qu’étant un ensemble de cas hypothétiques plutôt que de lois au sens strict, représente une étape cruciale dans l’évolution de la jurisprudence et de la gouvernance. Il témoigne de la complexité de la société mésopotamienne et de son système juridique, où le droit et la morale étaient étroitement liés.

Le Code a eu une influence considérable sur les systèmes juridiques ultérieurs, bien qu’indirecte. Il sert de point de référence pour comprendre les premières tentatives de codification du droit et d’établissement de la justice dans un cadre civilisé.

Un Héritage Juridique et Historique

Le Code d’Hammurabi est un témoin remarquable de l’ingéniosité et de la sophistication juridique de l’ancienne Mésopotamie. Il n’est cependant pas le premier code de loi de l’histoire de l’humanité. En effet, deux autres textes, plus anciens nous sont parvenus : Le “code de lois” de Lipit Ishtar d’Isin et celui d’Ur-Namma. En tant que tel, il demeure un objet d’étude essentiel pour tous ceux qui s’intéressent à l’histoire du droit, à la gouvernance ancienne et à l’histoire de l’humanité. Son analyse continue de révéler des aspects fascinants de la société, de la culture et de la pensée de la civilisation babylonienne qui fascine tant. 

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