Les 5 plus beaux temples grecs toujours visibles
Témoins de la grandeur et de l’influence de la Grèce antique, le temps a préservé certains des temples grecs construits entre les Ve et 3e siècle avant J.-C. Ces chefs-d’œuvre architecturaux reflètent l’art, la culture et la religion qui ont façonné le monde antique. Nous vous proposons de découvrir les 5 plus beaux temples encore visibles aujourd’hui.
Le temple de Poseïdon à Paestum, Italie
Le temple de Poseïdon à Paestum se situe dans l’ancienne cité de Poséidonia, fondée en 600 av. J.-C. par des Grecs de Sybaris sur la côte tyrrhénienne. Elle devient ensuite une colonie romaine en 273-272 av. J.-C., renommée Paestum, et se trouve aujourd’hui sur le territoire de la commune de Capaccio-Paestum en Campanie.
Paestum est un parc archéologique majeur, abritant un musée et de nombreux vestiges monumentaux. On y trouve notamment trois temples grecs doriques datant des époques archaïque et classique, ainsi que des édifices communautaires et des habitats de l’époque hellénistique et romaine. Inscrit au Patrimoine mondial de l’UNESCO depuis 1998, le site fait partie du Parc national du Cilento et du Val de Diano.
La cité a connu son apogée aux VIe et Ve siècles av. J.-C., s’intégrant dans un vaste réseau d’échanges économiques avec les peuples voisins. Vers la fin du Ve siècle av. J.-C., la cité devient lucanienne et voit naître la production de céramique paestane à figures rouges. Les années 420 – 270 av. J.-C. marquent un renouveau, notamment grâce à l’aristocratie équestre locale. En 273 av. J.-C., les Romains conquièrent Paestum, qui reste fidèle à Rome durant la deuxième Guerre punique et conserve certains privilèges.
La ville connaît un déclin progressif entre le IVe et le VIIe siècles, probablement dû à des changements hydrologiques et au manque de drainage transformant le port en marécage, phénomène courant dans les cités littorales de l’époque.
Le temple de la Concorde à Agrigente, Italie
Le temple de la Concorde, situé dans la zone archéologique d’Agrigente en Sicile, est l’un des temples les mieux conservés de l’antiquité grecque. Fondée en 582 av. J.-C, Agrigente fut une cité prospère grâce à son commerce d’huile d’olive et de vin. La Vallée des Temples, entourée d’une muraille de 12 km, comptait plus de temples qu’il n’y en avait sur l’acropole athénienne.
Bâti entre -520 et -430, le temple de la Concorde, nommé ainsi de manière arbitraire, possède une architecture classique des temples d’Agrigente, incluant pronaos, naos, opisthodome et péristyle de 6 × 13 colonnes. Ses inégalités de terrain ont été compensées par un soubassement important. Il a été construit avec précision et les problèmes d’extrémités propres aux temples doriques ont été résolus de manière inhabituelle, avec un rétrécissement de l’espace entre les deux dernières colonnes et un allongement de la métope extrême.
Le temple était orné de stucs blancs et de couleurs vives, et son toit était couvert de tuiles de marbre. En 597, l’évêque Grégoire d’Agrigente transforma le temple en basilique chrétienne, consacrée aux apôtres Pierre et Paul. Plus tard, au XVIIe siècle, l’église fut abandonnée, puis désaffectée en 1748. En 1788, les structures chrétiennes furent enlevées, et le temple fut restauré dans son état initial. Aujourd’hui, le temple de la Concorde est un témoin remarquable de l’histoire et de la richesse d’Agrigente.
L’Héphaïstéion à Athènes, Grèce
L’Héphaïstéion est un temple dorique périptère situé au nord-ouest de l’Agora d’Athènes, sur la colline Colonos Agoraios. Construit entre -449 et -415, il est dédié à Héphaïstos et Athéna Ergané. Ce temple est un témoin de la richesse de la tradition athénienne, avec son ordre dorique et ses métopes et figures sculptées.
Après la bataille de Platées, les Athéniens se concentrèrent sur la reconstruction de leur économie et l’affirmation de leur influence au sein de la Ligue de Délos. Périclès conçut un projet ambitieux pour faire d’Athènes un grand centre de pouvoir et de culture grecs, avec l’Héphaïstéion comme preuve de cette richesse. La construction du temple fut achevée lors de la paix de Nicias, entre -421 et -415, et le temple fut inauguré en -416/-415.
Au IIIe siècle av. J.-C., un petit jardin fut créé autour du temple, avec des arbres et des arbustes. Au VIIe siècle, il fut transformé en église chrétienne dédiée à Saint-Georges et utilisé comme lieu de sépulture. En 1834, le roi Othon Ier de Grèce ordonna la conversion du bâtiment en musée, statut qu’il conserva jusqu’en 1934, lorsqu’il redevint un monument antique.
Le temple est construit en marbre pentélique, à l’exception de la première marche du krépidoma en calcaire et des sculptures décoratives en marbre de Paros. Ses dimensions sont de 13,708 m du nord au sud et de 31,776 m d’est en ouest, avec six colonnes en façades est et ouest, et treize colonnes en longueur au nord et au sud. L’alignement des antes du pronaos sur la troisième colonne latérale du péristyle est unique pour un temple du milieu du Ve siècle av. J.-C.
Le Parthénon de l’Acropole d’Athènes, Grèce
Le Parthénon, situé sur l’Acropole d’Athènes, est un temple et un trésor antique dédié à la déesse Athéna Parthénos, protectrice de la cité et déesse de la guerre et de la sagesse. Le site, inscrit au patrimoine mondial de l’UNESCO, est aujourd’hui l’un des sites touristiques les plus visités au monde. Érigé entre -447 et -438, le Parthénon est un chef-d’œuvre architectural de l’époque classique, symbole de la suprématie athénienne, et a inspiré de nombreux architectes néo-classiques.
Initié par le stratège Périclès, le temple a été conçu par les architectes Ictinos et Callicratès et supervisé par Phidias, qui était également responsable des sculptures. Réalisé entièrement en marbre pentélique, le Parthénon abritait la statue chryséléphantine de la déesse Athéna, une œuvre monumentale de Phidias. Le trésor de la cité, composé principalement de métaux précieux, était conservé dans l’adyton du temple, regroupant les fonds de la ville d’Athènes et de la ligue de Délos.
Le Parthénon est construit sur l’emplacement de deux édifices antérieurs détruits successivement, l’Urparthenon et le pré-Parthénon. Le coût de construction du temple et de la statue d’Athéna, ainsi que des Propylées, s’élevait à 2 000 talents, une somme colossale financée en partie par le trésor de la ligue de Délos. Le Parthénon est un exemple emblématique de l’architecture antique grecque et continue d’influencer les constructions modernes.
Le temple de Poséidon au cap Sounion, Grèce
Le temple de Poséidon au cap Sounion est un monument emblématique de l’architecture grecque classique. Construit entre -444 et -440 sous le gouvernement de Périclès, ce temple dorique se dresse majestueusement sur l’extrémité du cap Sounion, en Attique, à une hauteur de près de 60 mètres au-dessus de la mer. Il succède à un premier temple archaïque en tuffeau, détruit en -480 par les Perses lors de l’invasion de la Grèce par Xerxès Ier.
Le temple de Poséidon est de type dorique hexastyle, avec 6 x 13 colonnes. Sur les 38 colonnes d’origine, 15 sont encore debout, dont quatre remontées au XXe siècle. Son architecture est similaire à celle du Théséion, un temple contemporain situé sous l’Acropole d’Athènes, qui pourrait avoir été conçu par le même architecte.
Comme la plupart des temples grecs, le temple de Poséidon était rectangulaire et entouré d’un péristyle comprenant 34 colonnes doriques en marbre blanc du Laurion. Le naos, ou salle du culte, était une pièce rectangulaire sans fenêtre, abritant une statue de culte en bronze de Poséidon haute de 6 mètres. Malgré sa ruine partielle, le temple de Poséidon au cap Sounion demeure un exemple remarquable de l’architecture grecque classique et un site touristique incontournable en Grèce.